La mort nous a ravi M. D’Alembert, lorsque son génie, encore dans sa force, promettait à l’Europe savante de nouvelles lumières. Géomètre sublime, c’est à lui que notre siècle doit l’honneur d’avoir ajouté un nouveau calcul à ceux dont la découverte avait illustré le siècle dernier, et de nouvelles branches de la science du mouvement, aux théories qu’avait créées le génie de Galilée, d’Huyghens et de Newton.
Philosophe sage et profond, il a laissé dans le discours préliminaire de l’Encyclopédie, un monument pour lequel il n’avait point eu de modèle.
Écrivain tantôt noble, énergique et rapide, tantôt ingénieux et piquant, suivant les sujets qu’il a traités, mais toujours précis, clair, plein d’idées, ses ouvrages instruisent la jeunesse et occupent d’une manière utile les loisirs de l’homme éclairé.
La franchise, l’amour de la vérité, le zèle pour les progrès des sciences et pour la défense des droits des hommes, formaient le fond de son caractère.
Une probité scrupuleuse, une bienfaisance éclai-