manquer de ce don d’invention première, el ne lui
ont accordé que le talent de perfectionner les découvertes étrangères. Sans doute il importe peu de
savoir de quel pays nous vient une vérité, pourvu
qu’on la connaisse et qu’on sache la faire servir au
bonheur des hommes. Mais ces fausses observations
particulières ont l’inconvénient de servir de bases à
des opinions générales toujours nuisibles dès qu’elles
ne sont pas vraies. Qui sait si des philosophes n’auraient pas expliqué ce fait qui n’existe pas, les uns
par la nature du climat, d’autres par la forme du
gouvernement, quelques-uns par le goût delà nation
pour la société, ou par la légèreté qu’on lui reproche ?
Mais le génie est de tous les climats ; la superstition,
la barbarie des lois et la férocité des mœurs
sont les seules causes qui aient le pouvoir de l’étouffer
ou de le forcer à se consumer en efforts inutiles
ou nuisibles. Le calcul des probabilités doit son
origine à des questions faites à Pascal par le chevalier
de Méré, sur la manière de partager une mise
entre des joueurs, qui, après être convenus qu’elle
appartiendrait à celui qui aurait gagné le premier un
nombre donné de parties, seraient obligés de quitter
le jeu avant qu’aucun d’eux eût gagné. Fermat et
Pascal résolurent ces questions, et donnèrent les
premiers principes de cette nouvelle analyse. Les
géomètres se bornèrent assez longtemps à la théorie
des jeux de hasard, objet frivole en lui-même, et
eux seuls prévoyaient alors que les mêmes méthodes
devaient s’appliquer un jour à des recherches plus
importantes, et qu’en se livrant à cette espèce
d’a-
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DISCOURS SUR L’ASTRONOMIE