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ET LE CALCUL DES PROBABILITÉS.


moins à votre imagination, mais elle occupera davantage ce zèle pour le bien commun des hommes, qui, devenu le caractère de ce siècle, précisément parce qu’il est le premier où il ait existé de véritables lumières, domine surtout dans ces sociétés libres, formées, comme la vôtre, par l’amour des connaissances utiles.

Puissions-nous être assez heureux. Messieurs, pour vous faire sentir l’importance de cette application du calcul aux objets qui intéressent le bonheur public, dans un temps où les défenseurs des préjugés antiques regardent comme un ridicule, et osent presque placer au rang des crimes, non-seulement l’amour de la vérité, mais la douce pitié, cette vertu de tous les pays et de tous les siècles, et jusqu’à l’humanité même. Quelle arme resterait-il à la raison contre de tels détracteurs, si elle ne pouvait leur opposer la force tranquille et irrésistible de l’évidence ?


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