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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/713

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DISCOURS A L’ASSEMBLÉE NATIONALE.

Pourraient-ils enfin ne pas apercevoir qu’en établissant, pour la première fois, le système entier de la société sur les bases immuables de la vérité et de la justice, en attachant ainsi par une chaîne éternelle les progrès de l’art social au progrès de la raison, vous avez étendu vos bienfaits à tous les pays, à tous les siècles, et dévoué toutes les erreurs, comme toutes les tyrannies, à une destruction rapide ?

Ainsi, grâce à la générosité, à la pureté de vos principes, la force, l’avarice, ou la séduction, cesseront bientôt de contrarier, par des institutions arbitraires, la loi de la nature, qui a voulu que l’homme fût éclairé pour qu’il pût être juste, et libre pour qu’il put être heureux.

Ainsi, vous jouirez à la fois et du bien que vous faites, et du bien que vous préparez, et vous achèverez votre ouvrage au milieu des bénédictions de la foule des opprimés dont vous avez brisé les fers, et des acclamations des hommes éclairés dont vous avez surpassé les espérances.


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