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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/728

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LETTRE A l’ASSEMBLÉE NATIONALE.


employer quelquefois de la manière la plus inutile le temps des académiciens, que d’avoir l’air de donner son jugement comme une règle éternelle. Mais le nombre de ceux qui consument en pure perte une partie de leur vie à ces vaines recherches, dont tout le fruit est de nuire à leur fortune, et trop souvent d’altérer leur raison, l’a déterminée à prendre une résolution qu’elle a crue propre à les détourner de cette occupation. Elle a craint que si elle continuait à examiner leur solution, elle pût être accusée de les encourager à s’en occuper, et qu’elle ne se rendît en quelque sorte complice des malheurs qui leur arrivent.

Fidèle à ce principe, l’Académie n’a pas cru devoir faire une exception pour l’ouvrage de M. Guérin ; son examen n’aurait servi qu’à montrer en quoi consistait l’erreur de cette prétendue solution ; et peut-être, en apprenant qu’elle s’occupait encore de ces questions, d’engager quelques autres personnes à se livrer à des espérances de succès, que l’expérience a prouvé être rarement sans danger.

Je suis avec respect, Monsieur le président.

Votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Signé, CONDORCET.