république était arrivé, et que c’était même désormais
le seul moyen de conserver cette demi-liberté conquise
par la révolution. J’écrivis pour réfuter les raisons
alléguées tant en Angleterre qu’en France en faveur de
la royauté. Je combattis surtout les préjugés qui la
faisaient regarder comme nécessaire à la liberté d’un
grand peuple. Ceux qui ont dit que mes idées républicaines ne convenaient qu’au ministère anglais,
ou n’ont pas lu mon ouvrage, ou ont cru que personne
ne le lirait. Il me valut la haine implacable des
monarchistes ; et presque toutes les calomnies répétées
aujourd’hui contre moi sont prises dans leurs
libelles. Je n’ai su la pétition du champ de Mars
qu’au moment du rassemblement, et j’en prévis les
suites. L’opinion qu’il fallait un exemple de la loi
martiale pour ramener l’ordre, n’était pas un secret,
et tout annonçait qu’on en cherchait une occasion.
Ma fille unique, âgée d’un an, manqua d’être victime de cette atrocité, et cette circonstance augmentant encore mon indignation, je la montrai assez hautement pour m’attirer la haine de tout ce qui avait alors quelque pouvoir. Après avoir, heureusement pour très-peu de temps, abattu l’esprit du peuple, on voulut écarter ce qui pouvait le relever. On commença par défendre l'Ami et l’Orateur du peuple, journaux décriés par leur violence. Je vis dans cette manœuvre une atteinte directe à la liberté de la presse ; je réclamai contre cet attentat, de manière à en démasquer les auteurs, qui n’osèrent alors suivre leurs projets. Bientôt après, je fus appelé à la législature...