soit peu personnelles, quoique dégagées de noms
propres, il se demandait comment les auteurs
prohibitifs avaient acquis de la popularité ; il
cherchait l’origine des préjugés du peuple proprement
dit, et de ceux qui, au sujet du commerce
des blés, étaient peuple sans s’en apercevoir ;
il complétait enfin son œuvre par des
réflexions critiques touchant certaines lois prohibitives,
et les obstacles qui s’opposaient alors
au bien que la liberté pouvait produire.
Toutes les faces d’un très-difficile problème avaient été ainsi franchement abordées, d’un style mâle et sévère. L’ouvrage n’était pas une simple brochure : il embrassait plus de 200 pages d’impression. Sa publication excita un soulèvement général parmi les nombreux clients de Necker. Des personnages du plus haut rang dans les lettres, devinrent aussi, à partir de cette époque, les implacables ennemis de Condorcet. L’Académie des sciences et l’Académie française, elles-mêmes, ressentirent d’une manière fâcheuse, et pendant de longues années, l’effet de ces tristes discordes.
L’esprit dégagé de toute prévention, je me suis demandé si notre confrère outre-passa, en