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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/90

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LXXVI
BIOGRAPHIE


soit peu personnelles, quoique dégagées de noms propres, il se demandait comment les auteurs prohibitifs avaient acquis de la popularité ; il cherchait l’origine des préjugés du peuple proprement dit, et de ceux qui, au sujet du commerce des blés, étaient peuple sans s’en apercevoir ; il complétait enfin son œuvre par des réflexions critiques touchant certaines lois prohibitives, et les obstacles qui s’opposaient alors au bien que la liberté pouvait produire.

Toutes les faces d’un très-difficile problème avaient été ainsi franchement abordées, d’un style mâle et sévère. L’ouvrage n’était pas une simple brochure : il embrassait plus de 200 pages d’impression. Sa publication excita un soulèvement général parmi les nombreux clients de Necker. Des personnages du plus haut rang dans les lettres, devinrent aussi, à partir de cette époque, les implacables ennemis de Condorcet. L’Académie des sciences et l’Académie française, elles-mêmes, ressentirent d’une manière fâcheuse, et pendant de longues années, l’effet de ces tristes discordes.

L’esprit dégagé de toute prévention, je me suis demandé si notre confrère outre-passa, en