impôt, mais elle est affranchie de toute dîme, de toute servitude ; il peut y chasser, la garantir des ravages du gibier, pécher dans la rivière qui en baigne les bords. Si on lui fait un procès, un juge conciliateur, très-voisin de sa demeure, se place d’abord entre son adversaire et lui ; des tribunaux composés déjuges élus à temps par les citoyens, lui sont accessibles comme au riche : est-il accusé par un ennemi, d’abord il ne peut être poursuivi que sur la décision de citoyens dont les précautions les plus sévères lui garantissent l’impartialité ; et s’ils décident qu’il doit subir un jugement, il ne peut être déclaré coupable que par neuf citoyens sur douze, et ces douze sont tirés au sort sur une liste de laquelle il aura droit de faire effacer vingt de ceux qu’il soupçonnerait d’être ses ennemis.
Aucun ordre arbitraire ne peut gêner sa liberté, aucun ne peut troubler son asile. Il peut librement exercer toute profession, tout genre d’industrie. Quelle que soit sa religion, il est libre de la suivre et de la professer publiquement. Il peut choisir le moulin, le pressoir dont il voudra se servir. Aucune de ses paroles, aucun de ses écrits ne peuvent lui attirer une punition, à moins qu’il n’y ait calomnié quelqu’un. Non-seulement ses enfants héritent de lui, mais, ce qui est si doux à une âme paternelle, tous partagent avec égalité.
Sûreté, liberté, égalité, voilà les biens que la loi lui assure dans toute leur étendue.
Des écoles gratuites seront ouvertes à ses enfants ; s’ils en profitent, s’ils se rendent capables de rem-