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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 12.djvu/421

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du plan de constitution.

perpétuels, sans doule l’approche de l’examen de cette constitution sera un moment de trouble, parce que ces divers intérêts créés par elle se feront une guerre active et implacable.

Mais il n’en est pas de même d’une constitution qui a pour base l’unité d’action, le renouvellement fréquent de tous les fonctionnaires par des élections immédiates, et l’égalité la plus entière entre les hommes. Il ne peut être question, dans la confection d’une constitution nouvelle, que de changement dans les formes, de perfectionnement dans l’organisation des assemblées ou des conseils chargés de fonctions publiques, dans la méthode d’en élire les membres, dans le mode suivant lequel ces autorités doivent agir. Quel si grand intérêt pourrait alors produire des troubles ? et tous ceux qui pourraient les désirer ou les tenter ne sont-ils pas contenus par ce principe sacré d’une égalité entière, seule base d’une liberté durable, principe gravé dans le cœur de tous les hommes, et qui, conduisant de lui-même à des conséquences claires et à la poitée de tous les espiits, ne peut être impunément violé dès qu’une fois il a été reconnu et mis en pratique.

Nous nous sommes bornés, dans ce rapport, à exposer les principes généraux qui nous ont guidés, et les motifs des dispositions les plus importantes.

Une constitution, d’après le sens naturel de ce mot, devrait renfermer toutes les lois qui concernent l’établissement, la formation, l’organisation, les fonctions, le mode d’agir, les limites de tous les pouvoirs sociaux.