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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 12.djvu/83

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DISCOURS
SUR LES FINANCES,
PRONONCÉ À L’ASSEMBLÉE NATIONALE LE 12 MARS 1792.

Messieurs,

La situation de nos finances est le seul danger réel que nous ayons à combattre. Si les ennemis du dehors nous menacent, c’est qu’ils comptent sur ce désordre qu’ils exagèrent ; il est le seul fondement des espérances coupables que les conspirateurs conservent encore. C’est en le fomentant, en l’augmentant, que jusqu’ici ils ont pu nous nuire ; et, si on aperçoit un refroidissement momentané dans quelques portions de citoyens, si quelques autres ont pu laisser éclater des mécontentements, c’est encore là qu’il faut en chercher la cause unique.

Tous les Français connaissent cette vérité ; tous nous pressent de changer enfin cette situation des affaires publiques qui les effraye, les irrite ou les afflige.

Mais, avant de chercher les remèdes, il faut bien connaître quelle est la véritable cause de ce