plus forte que l’augmentation du prix des denrées ; 1o parce que le manque de confiance n’influe pas sur les prix, la ni que le danger paraît encore éloigné ; 2o parce qu’une partie de cette différence peut tenir à des causes particulières. Ainsi, une mauvaise combinaison dans les coupures de papier-monnaie peut produire un besoin de monnaie métallique disproportionné avec la masse d’argent qui reste dans le commerce. Ainsi, des besoins particuliers qui exigent qu’on rassemble des fonds en métaux, comme celui de faire des voyages au dehors, influent sur le prix de l’argent, et non sur celui des autres denrées. Des hommes timides peuvent vouloir s’assurer des ressources en argent plus ou moins étendues.
Il faut joindre encore au prix de l’argent le profit nécessaire de ceux qui font le commerce particulier de ces échanges ; profit d’autant plus grand, que ce commerce a quelque honte et quelque danger. On n’y emploie, dans un même temps, qu’une masse de capitaux inférieure aux demandes ; les besoins qui font acheter l’argent permettent rarement d’attendre. Enfin, ce commerce doit, par sa nature, devenir un objet d’agiotage ; car l’agiotage s’empare bientôt de toutes les choses dont la valeur, soumise à l’influence des événements, est exposée à des variations fréquentes et rapides.
Ainsi, l’on se tromperait, si l’on jugeait de la perte réelle des assignats par le rapport de leur valeur à celle de l’argent monnayé ; et c’est uniquement d’après les prix de certaines denrées, que, par un calcul assez compliqué, et même auquel il serait