patriotiques ; après trente ans de séjour à la Guadeloupe, il n’avait pas oublié qu’il avait laissé à Marseille une Académie naissante. Il voulut lui donner
une marque de son zèle, et fonda un prix pour la
meilleure dissertation sur l’histoire naturelle de la
mer. Objet important très-peu connu, et vers lequel
cette fondation eût pu tourner les regards des naturalistes.
Mais, depuis son départ de Marseille, l’Académie
avait changé de forme, on ne s’y occupait
plus que de poésie et d’éloquence, et elle refusa le
bienfait de M. Peyssonnel, à moins qu’il ne consentît
à changer le prix en une pièce de vers sur l’histoire
naturelle. (Voy. Lettres de M. Peyssonnel.)
M. Peyssonnel fut affligé et étonné de cette réponse. On ne peut trop multiplier le nombre des observateurs, parce qu’il y a des parties dans les sciences naturelles surtout, qui ne peuvent être perfectionnées qu’en combinant entre elles un grand nombre d’observations, faites en divers lieux, et continuées longtemps sur un même plan ; et pour se rendre utile en ce genre, il suffit d’avoir des connaissances et de l’exactitude. Il est pour le moins inutile, au contraire, que les lettres soient cultivées par ceux qui n’auraient pas un vrai talent, ou ce degré d’esprit qui y supplée quelquefois. Peyssonnel ajoutait avec simplicité : « Ai-je donc eu besoin d’esprit pour faire ma découverte des coraux ? »
- Il mourut en 1757.