venaient de toutes les parties de l’Europe se former
à Leyde, sous Muschenbroek. Les leçons d’un savant
sont souvent plus utiles que ses ouvrages :
tandis que ses livres ne contiennent que de froides
vérités, l’enthousiasme qui anime ses leçons excite
celui de ses auditeurs. Répandus ensuite sur tout le
globe, ils y observent sur le même plan, d’après les
mêmes vues, et la vérité échappe plus difficilement
à leurs efforts réunis.
Ainsi, MM. de Jussieu et de Linné, nos illustres confrères, ont rempli toutes les nations de leurs élèves, et c’est au nom de ces hommes célèbres que la nature s’entend interroger avec tant d’ardeur et de fruit, depuis les glaces des terres australes jusqu’à celles de la Sibérie.
- Mort en 1761.
KLINGENSTIERNA. [1]
La Suède, occupée à réparer les pertes que les revers et même les victoires de Charles XII lui avaient fait essuyer, négligeait l’encouragement des sciences, espèce de luxe politique qui semble ne convenir qu’à des États heureux et tranquilles. M. Klingenstierna fut obligé d’aller chercher chez les étrangers les instructions qui manquaient dans son pays. Pendant son absence, on le nomma à une
- ↑ Né en 1689 à Toleferns, près Linkœping, en Suède.