méritait un panégyriste plus éloquent ; mais le choix
que l’Académie française a fait de M. l’abbé Delille,
pour le remplacer, ne me laisse plus rien à regretter,
et M. de la Condamine aura un éloge digne de lui.
Il avait été fait pensionnaire vétéran en 1772 et
M. Macquer lui avait succédé.
ÉLOGE DE M. TRUDAINE.
JEAN-CHARLES-PHILIBERT TRUDAINE, conseiller d’État et au conseil royal, intendant des finances, honoraire de l’Académie royale des sciences, et membre de la Société royale de Londres, naquit en 1733, à Clermont en Auvergne, de Daniel Trudaine, alors intendant de cette province, et de Marie-Marguerite Chauvin.
Si le hasard de la naissance peut jamais être regardé comme un bien réel, ce n’est pas sans doute quand ses avantages se bornent à pouvoir compter une longue suite d’aïeux relégués dans les généalogies et dans les listes chronologiques, mais oubliés ou flétris par l’histoire : c’est lorsque le bonheur d’avoir pour ancêtres une suite d’hommes vertueux dispose à les imiter, et qu’entouré en naissant d’exemples domestiques, on s’accoutume à trouver les vertus faciles. L’estime publique, devenue alors en quelque sorte un bien héréditaire, fait jouir un jeune homme du fruit des vertus de ses aïeux, l’oblige à contracter l’engagement de marcher sur leurs traces,