il vit dans les raines la chimie appliquée en grand
aux métaux, et cette foule de procédés ingénieux ou
savants qui servent à rendre l’exploitation de ces
mines moins périlleuse et plus utile : il visita les
ports ; il y observa la construction des ouvrages destinés à les défendre contre les flots ou contre les
vents ; enfin, il étudia la marine, qui emploie tous
les arts, et qui a besoin de toutes les sciences. M. de
Montigny l’accompagna dans ces voyages utiles :
quoique beaucoup plus jeune que M. Trudaine le
père, il était son ami ; il le fut alors du fils ; et cet
exemple rare prouve qu’aucun des trois n’avait les
défauts de son âge.
Ce ne fut qu’après toutes ces études, qu’enfin M. Trudaine le père crut pouvoir répondre à la nation des talents et des lumières de son fils : il obtint pour lui, en 1757, la survivance et l’adjonction de sa place. Cependant M. Trudaine n’avait pas encore vingt-cinq ans ; et c’est à cet âge qu’il se vit appeler aux quatre départements importants, des fermes générales, du commerce, des manufactures, des ponts et chaussées : il les administra pendant près de vingt années.
Les détails de l’administration nous sont étrangers ; mais le tableau des principes d’un magistrat éclairé, et de l’âme d’un bon citoyen, a droit d’intéresser l’Académie ; et nous osons assurer que ce tableau sera fidèle. On sait que M. Trudaine aimait à discuter avec ses amis ces principes généraux dont dépendent le bonheur ouïe malheur des États ; principes qu’on saisit aisément quand on a reçu de