importantes de la vie : le cerveau ou l’organe d'où
partent les nerfs ; le cœur, ou en général les viscères
dans lesquels réside la force qui fait circuler les liqueurs ; les organes de la respiration ; les
mamelles ; le nombre et la forme des dents ou la figure du bec ; le nombre et la forme des parties qui servent
au mouvement progressif. Il savait par ses observations
qu’une grande ressemblance dans ces parties
essentielles annonce nécessairement entre les différentes
espèces un grand nombre d’autres rapports.
Il aurait pu sans doute étendre aux animaux la méthode
qu’il avait employée pour les plantes ; mais il
craignait que, malgré toute la modestie et la gravité
qu’il pourrait mettre dans ses leçons ou dans
ses ouvrages, cette méthode n’offrît trop souvent à
ses élèves des images que les naturalistes même
n’ont pas toujours le privilège de pouvoir contempler
avec une entière indifférence : il écarta même,
parmi les organes nécessaires aux autres fonctions
de la vie, ceux qu’on ne pouvait observer sans des
recherches anatomiques ; il ne voulait pas qu’on se
crût obligé de déchirer les animaux pour parvenir
à les connaître. Ainsi, la pureté de ses mœurs et
son humanité ont nui peut-être à la perfection, et
surtout à l’unité de sou système. M. de Linné classa
les minéraux presque uniquement d’après leurs
formes extérieures. Les chimistes ont fait contre
cette méthode des objections auxquelles il paraît
bien difficile de répondre : mais les naturalistes, ou
du moins les disciples de M. de Linné, en auraient
pu faire d’aussi fortes contre un système dont
l'ana-
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ÉLOGE DE M. DE LINNÉ.