parmi nous, il visita plusieurs mines d’argent, observa
et décrivit les procédés employés dans la mine
de mercure de Guancavelica. Il examina la montagne
de Pumacanche, qu’il croit entièrement formée d’aimant,
ainsi que les montagnes voisines. Il observa
des sources d’eau chaude, qui s’élancent des montagnes
glacées de Tunguraga et de Vilcanose. Il
trouva dans les montagnes du Pérou ces ossements
immenses, étrangers au sol où ils sont déposés, et
que la nature a semés dans les entrailles de la terre,
comme des monuments de ces temps où la mémoire
des hommes ne peut atteindre ; mais il observa une
hauteur au-dessus de laquelle ces productions animales
ne se trouvent plus ; c’est là que l’empire de
la mer a ses limites, ou, du moins, c’est là qu’il ne
reste plus de vestiges de son empire. Il se procura
sur les bords du lac Chicuito une collection nombreuse
de différentes espèces d’oiseaux aquatiques,
nouvelles pour nous. Il observa, dans la province de
los Yungas, le coca, cette plante si nécessaire aux
Péruviens enchaînés dans les mines, ressource que la
nature avait mise en dépôt dans ces contrées, comme
une consolation et un soutien contre les maux que
cause à leurs habitants la dureté des Européens. Ces
victimes de l’avarice mâchent sans cesse les feuilles
de cette plante, séchées et saupoudrées de cendre de
quinoa ; ces sucs restaurateurs soutiennent leurs
forces, relèvent leur âme abattue par l’oppression,
et leur donnent le courage de supporter le travail
et la servitude.
M. de Jussieu ne se borna point à l’histoire natu-