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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/433

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ÉLOGE M. BUCQUET.


leur chimiste, il voulut être naturaliste et physicien. Son talent pour enseigner se développait en même temps que sa facilité pour apprendre ; il devint bientôt le maître de ses condisciples, et il le devint par leur choix ; enfin, son cours d’étude n’était pas encore fini, que déjà il s’était acquis un nom parmi les démonstrateurs célèbres.

Il fit le premier un cours où il réunissait la minéralogie et la chimie ; il n’en est pas du règne minéral comme des deux autres règnes de la nature : c’est surtout par leur organisation, et par les fonctions qui en dépendent, que les animaux et les végétaux doivent être étudiés ; les substances qui les composent sont le résultat des fonctions dont cette organisation est le principe ; et les différences qu’on observe entre ces substances dans les différents corps de ces deux règnes, ne paraissent être que la suite de celles qui existent entre leur constitution organique : c’est, au contraire, principalement de la nature et de la proportion de leurs principes constitutifs que les minéraux tiennent leur essence et leurs qualités ; si des corps différents entre eux par leur forme extérieure paraissent donner dans leur analyse les mêmes principes, alors, tantôt la différence des formes naît des circonstances accidentelles, et ces corps si différents en apparence sont une même substance ; tantôt il existe entre les principes de ces corps, entre la proportion de ces principes dans chacun d’eux, entre la manière dont ils y sont combinés, des différences qui n’en sont pas moins réelles pour avoir échappé aux recherches des savants. Les