clef de l’histoire naturelle. L’étude de ces sciences
réunies perdait ce que l’étude de chacune en particulier
pouvait avoir de sec ou de rebutant. Cette
forme de leçon était plus propre à encourager les
commençants, qu’il faut sans cesse distraire de ce
que l’étude a de pénible, par quelque attrait de curiosité, ou par l’intérêt de quelque application utile.
Les leçons de M. Bucquet en devenaient surtout plus
séduisantes pour les gens du monde, qui, moins jaloux
d’acquérir des connaissances que de paraître
en avoir, cherchent surtout à se procurer des moyens
de passer, sans ennui, ce temps si court pour les
hommes occupés, et si long pour ceux qui ne savent
le remplir que par les soins de la vanité ou du
plaisir.
Dans ces mêmes cours, M. Bucquet traitait avec un très-grand détail de la chimie du règne végétal, partie si importante à la fois et si difficile, qui n’a commencé que de nos jours à être traitée par une méthode vraiment analytique. Il donnait enfin la chimie du règne animal : cette branche de la chimie est la moins avancée de toutes, malgré l’intérêt qu’aurait dû inspirer aux savants un rapport plus immédiat avec nous-mêmes, et l’utilité qui peut résulter un jour de l’union de cette étude à celle de l’anatomie ; mais la chimie du règne animal présente des dégoûts que n’a point la chimie des deux autres règnes : peut-être aussi est-elle plus difficile par elle-même. Les moyens que la nature emploie dans la formation des corps minéraux sont les mêmes que ceux de nos laboratoires ; seulement elle agit plus