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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/441

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ÉLOGE M. BUCQUET.


voix publique, sans laquelle le choix des compagnies savantes les plus éclairées ne satisfait qu’imparfaitement ceux qui prétendent à la gloire, M. Bucquet sentit redoubler son ardeur pour l’étude, et se fit un devoir, envers l’Académie et le public, de remplir les espérances qui lui avaient mérité leurs suffrages.

Il osa entreprendre de répéter toutes les expériences, de refaire toutes les analyses déjà connues en chimie, en ayant égard à l’influence que devaient avoir nécessairement, dans ces expériences et dans ces analyses, ces substances aériformes qui, longtemps inconnues ou plutôt négligées des chimistes, sont devenues depuis quelques années l’objet presque unique de leurs travaux, qui font partie de presque toutes les substances, et influent dans presque toutes les opérations de la nature, comme presque dans toutes les expériences des laboratoires. M. Bucquet a été bien loin d’achever cet ouvrage immense ; mais il s’était uni pour ce travail avec M. Lavoisier, qu’anime un zèle égal pour le progrès des sciences ; ainsi, du moins pour cette partie, les travaux commencés par M. Bucquet ne seront point perdus : nous pourrons être sûrs que les sciences n’auront à regretter rien de ce qu’elles devaient attendre de lui ; sa mémoire même ne sera point privée de la portion de gloire qui lui appartenait, elle l’obtiendra de la justice et de l’amitié de son collègue.

M. Bucquet avait fait, avec le même chimiste, une suite d’expériences sur la manière dont la chaleur se communique à différents fluides plongés dans un