M. Bertin ; les autres se joignent aux mêmes veines,
par des anastomoses insensibles, à travers les grains
glanduleux dont la substance du foie est composée.
Cette double espèce de communication subsiste
dans l’adulte ; et c’est par cette raison que, suivant
M. Bertin, l’obstruction si fréquente des grains glanduleux du foie n’est pas un obstacle insurmontable
à la circulation et à la vie. Au moment où l’enfant
est séparé de la mère, la veine ombilicale ne peut
plus porter le sang, mais alors celui de la veine porte
se partage : une partie suit la route qui était commune
avec le sang fourni par la veine ombilicale ;
le reste sert à remplir celle des branches de cette
veine qui conduisait le sang au confluent de la
veine ombilicale et de la veine porte ; et la parcourant
dans un sens contraire, parce que le sang du
placenta ne lui oppose plus de résistance, il va remplir
celles des veines du foie qui, dans le fœtus, ne
recevaient que le sang de la veine ombilicale. Par
cette révolution, le sang fourni par la veine porte
parcourt alors toute la substance du foie, tandis que,
dans le fœtus, il ne parcourait qu’une partie du lobe
droit. Le canal veineux, le reste de la veine ombilicale
inutile à cette nouvelle distribution du sang,
s’oblitèrent peu à peu. Les forces qui poussaient le
sang dans la veine porte du fœtus n’eussent pas été
suffisantes pour ces nouvelles fonctions ; mais l’enfant
respire, et le mouvement de la respiration produit
dans les muscles de l’abdomen une contraction
qui les fait presser sur la veine porte, et accélère le
mouvement du sang.
Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/469
Cette page n’a pas encore été corrigée
449
ÉLOGE M. BERTIN.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8b/Condorcet_-_%C5%92uvres%2C_Didot%2C_1847%2C_volume_2.djvu/page469-1024px-Condorcet_-_%C5%92uvres%2C_Didot%2C_1847%2C_volume_2.djvu.jpg)