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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/473

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ÉLOGE M. BERTIN.


avec lesquelles chaque partie est décrite, par l’exposition détaillée et complète de beaucoup d’objets peu connus, par les observations neuves que l’auteur y a semées, par le soin avec lequel il a décrit, non-seulement chaque os en particulier, mais les différents assemblages osseux qui en résultent, leur organisation, leurs cavités, et le rapport des os avec les différentes parties qui s’y attachent ou qui les traversent. Il avait présenté à l’Académie, il y a plusieurs années, la seconde partie de son cours, qui renfermait la description des artères ; et on a trouvé dans ses papiers les matériaux de quelques autres traités.

M. Bertin s’était retiré à Gahard, près de Rennes, dans un bien dont la culture lui servait de délassement : il s’était marié, et avait choisi une femme beaucoup plus jeune que lui, et à laquelle, cependant, il a eu le malheur de survivre ; elle mourut à vingt-cinq ans, en 1773, et lui a laissé quatre enfants, dont l’éducation a été pour lui une nouvelle occupation douce, consolante, la seule qui pût répandre quelques plaisirs sur ses derniers jours, et porter la douceur et la paix dans cette âme agitée par tant d’orages, et déchirée par tant de malheurs. Aussi, la seule singularité qu’on ait pu observer dans sa vie privée, était l’excès auquel il portait la sollicitude paternelle, le scrupule avec lequel il remplissait toutes les fonctions d’un père de famille ; les sciences, la gloire, les conventions sociales, tout était sacrifié à ce premier devoir ; il semblait que ses malheurs, en l’obligeant de se séparer de la so-