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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/482

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ÉLOGE M. DE COURTANVAUX.


du vinaigre radical, la cristallisation se fait à un moindre degré de froid, et ne se fond qu’à un plus grand degré de chaleur.

Le vinaigre radical, étant chauffé fortement, devient susceptible de prendre feu ; plus il est concentré, plus il est inflammable. On sait que le vinaigre ne doit point son principe acide à celui qui est contenu immédiatement dans le vin, l’acide tartreux, mais à une nouvelle combinaison de principes de la partie spiritueuse du vin ; ainsi, la substance à laquelle cette partie doit la propriété d’être inflammable n’est point détruite par la fermentation acide, et subsiste dans la combinaison nouvelle qui en est le produit. Ces deux mémoires, qui ont exigé des expériences très-coûteuses, et qui contiennent des faits nouveaux, présentés avec méthode et avec clarté, doivent faire regretter que le goût de M. de Courtanvaux pour la chimie n’ait pas été plus durable.

L’Académie avait proposé, en 1767, pour sujet d’un prix, la construction d’une montre marine. Il fallait éprouver à la mer celles qui avaient été présentées au concours. M. de Courtanvaux se chargea de cette épreuve ; et accompagné de MM. Pingre et Messier de cette Académie, et de M. le Roi, auteur de deux de ces montres, ils parcoururent, pendant trois mois et demi, les côtes de France, de Flandre et de Hollande. Il eut le bonheur, car c’en était un à ses yeux dans cette circonstance, d’essuyer des coups de vent assez violents pour être sûr que les montres étaient à l’abri des dérangements que peut