Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/53

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
33
ÉLOGE DE DUCLOS.


aires à ceux qui interrogent la nature, et qui se chargent d’interpréter ses réponses. S’il est juste de réserver notre admiration pour les hommes qui ont ouvert dans les sciences des routes inconnues, il faut avouer du moins que ceux qui nous ont appris à ne plus nous égarer ont autant de droit à notre reconnaissance.

Séparateur

ÉLOGE DE DUCLOS.

SAMUEL COTREAU DUCLOS, médecin ordinaire du roi, fut l’un des premiers membres de l’ancienne Académie.

Des hommes pleins de génie et d’idées chimériques avaient cultivé la chimie dans les siècles précédents ; et il était si difficile de démêler la vérité au milieu de leurs vaines promesses et de leur obscurité affectée ; leurs faits étaient si peu discutés, si défigurés par le mélange d’autres faits absolument disparates, qu’il était plus utile, plus sûr, et même plus court, d’interroger la nature, que d’étudier leurs livres. C’est aussi la méthode que les chimistes ont suivie vers la fin du dix-septième siècle.

Mais, d’un autre côté, la physique systématique s’était emparée de la chimie ; des principes précaires et vagues servaient de base à des explications dont on était convenu de se contenter. Cette fureur de se croire obligé de rendre raison, bien ou mal, de tous les phénomènes, était la seule chose qui fût com-