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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/541

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ÉLOGE DE M. PRINGLE.


faire contracter aux vivres qui, dans un petit canton, sont la nourriture nécessaire de ses habitants, ne peut infecter qu’une très-petite partie des vivres d’une capitale ; si l’air y est moins sain, ses variations y sont moins sensibles : aucune des causes qui produisent les épidémies ne peut agir ni avec assez de durée, ni sur un assez grand nombre d’hommes à la fois, et c’est du moins un fléau qui leur a été épargné.

Les travaux de M. Pringle sur la putréfaction des matières animales doivent être regardés comme une suite de son Traité sur les maladies des armées, puisque son objet était de chercher, par ces expériences, à mieux connaître les maladies putrides et les effets des remèdes dans ces maladies : il examine soigneusement toutes les circonstances qui accélèrent ou retardent les progrès de la fermentation putride de toutes les substances animales, soit qu’elles se trouvent isolées, soit qu’elles se mêlent avec les différentes humeurs ; l’effet que les sels acides, alcalis ou neutres, les astringents, les amers, produisent dans ces phénomènes. Il prouve que presque tous les sels, les alcalis même, malgré une opinion presque générale, contribuent à retarder la fermentation ; que les absorbants terreux l’accélèrent ; que les sels qui, employés à grande dose, la retardent, la facilitent au contraire lorsqu’ils sont en dose très-petite ; mais que les émanations putrides en sont le ferment le plus prompt et le plus sûr : il tire enfin, de ces expériences, les conséquences pratiques où elles conduisent. Il n’imaginait pas sans doute que