depuis 1745, et elle le nomma son président en 1772.
Cette dignité, purement élective, a été illustrée par
Newton, qui la conserva longtemps. Trop modeste
pour croire qu’on eût couronné en lui, comme en
Newton, la supériorité du génie, M. Pringle, malgré
tant de titres à l’estime des savants, se crut obligé
de se montrer digne de sa place, par le zèle avec
lequel il en remplirait les devoirs. Il s’occupa surtout
d’introduire dans les élections une forme plus
rigoureuse, et d’exiger davantage des concurrents,
convaincu que si la réputation d’une académie n’est
due qu’aux noms illustres qui ornent sa liste, sa
considération dépend de sa sévérité dans les choix
qu’elle fait. Comme président, il était chargé d’annoncer
à qui la Société royale donnait, chaque année,
ce prix des expériences les plus utiles, que
lui-même avait remporté ; non-seulement il exposait
dans une assemblée générale, à l’exemple de ses
prédécesseurs, le détail des travaux qui avaient décidé
le choix de la société ; mais les discours qu’il
prononçait alors, imprimés sur-le-champ, distribués
dans tous les pays, apprenaient à l’Europe quelle
nouvelle obligation les sciences et l’humanité avaient
eue à la nation anglaise. La décision de la Société
royale était soumise au jugement des savants de
toutes les nations ; et les juges, pour leur propre
honneur, comme pour celui de leur pays, si cher à
tous les Anglais, n’auraient osé couronner des découvertes ou incertaines, ou trop peu importantes,
ou dont la propriété pût être contestée.
Ces discours de M. Pringle prouvent une univer-