particulières, écrites pour éclaircir et pour défendre
quelques lignes des ouvrages de son père et de son
oncle, lui paraissaient trop au-dessous du nom dont
il devait soutenir ou augmenter la gloire : le public
en jugea autrement, et une solution de l’équation
célèbre de Ricati, qu’on trouve dans ce recueil,
plaça, dès cette époque, le jeune Daniel Bernoulli
au nombre des géomètres inventeurs. Ces dissertations,
imprimées en Italie, parurent avec une approbation
de l’inquisiteur. Une telle cérémonie, nécessaire
alors dans toute cette partie de l’Europe,
excepté à Naples, dut paraître bizarre à un géomètre
né libre et protestant, et peut-être fut-elle
cause, en partie, du refus constant que fit M. Bernoulli
de s’établir en Italie. Dans le frontispice de
son ouvrage il n’avait pris qu’un titre, le seul qu’il
eût alors, celui de fils de Jean Bernoulli, et il continua de prendre ce même litre à la tête de tous ses
mémoires, dans un temps où il pouvait y en ajouter
de bien honorables, et où son nom n’avait plus besoin
de se parer d’aucun éclat étranger.
Ce même ouvrage renfermait des réflexions sur les séries récurrentes, dont peu d’années après il donna le premier une théorie générale ; elle le conduisit à une méthode d’approximation très-ingénieuse et très-commode pour les équations déterminées, méthode qu’il étendit aux équations composées d’un nombre infini de termes, et aux problèmes dépendants du retour des suites. Ces théories, devenues presque élémentaires par le progrès immense que les sciences mathématiques ont fait de nos jours,