fectionné l’analyse chimique, soit celle qui sait démêler les principes des corps, en observant les phénomènes qui se présentent, les combinaisons qui se
forment lorsqu’on les soumet aux opérations de
l’art ; soit cette autre analyse plus parfaite qui s’occupe de séparer ces principes et de les présenter à
part, chacun dans son état de pureté, ou du moins
dans celui que nous pouvons regarder comme tel.
En effet, des observations nouvelles, un examen
plus approfondi semblent nous avertir que, dans
presque toutes les opérations delà chimie, nous ne
séparons les principes constitutifs d’un mixte qu’en
les combinant en même temps avec d’autres substances,
et qu’il ne nous est pas donné d’en saisir
aucune dans un état vraiment élémentaire.
M. Margraaf joint à cette gloire celle d’avoir contribué, par son exemple, à introduire dans les ouvrages de chimie et dans les procédés de cette science, une méthode claire, simple, vraiment scientifique ; peut-être jamais aucun physicien n’a porté à un si haut degré l’entière exclusion de tout système, de toute hypothèse ; à peine se permet-il même quelque explication : si, par exemple, il admet la doctrine de Stahl sur le pli logistique, on croirait, par la réserve avec laquelle il en parle, qu’il avait quelque pressentiment que cette doctrine, si généralement adoptée alors, serait bientôt, au moins, ébranlée. Ses mémoires se bornent à l’exposition des faits ; cette exposition est claire ; les procédés par lesquels il parvient à ces faits sont simples ; il sait en exclure avec habileté tout ce qui pourrait laisser des