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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/634

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ÉLOGE DE M. DUHAMEL.


la publier qu’après une longue suite d’expériences qu’il avait soumises presque toutes au jugement du public, en les faisant imprimer dans nos Mémoires. Cet ouvrage était alors, et il est encore le traité le plus instructif et le plus complet qui existe sur cette matière importante.

On y voit M. Duhamel toujours timide à adopter une opinion, mais infatigable pour multiplier les expériences ; supérieur à la petite vanité de ne placer dans ses livres que ce qu’il a découvert ou observé le premier, mais n’adoptant ce qu’il emprunte qu’après l’avoir confirmé par de nouveaux essais ; portant l’amour désintéressé de la vérité jusqu’à publier dans son ouvrage même les expériences qui contredisent ses opinions, par exemple, celles de M. Ludot de Troyes ; laissant enfin aux autres le soin de remarquer ce qui pouvait lui appartenir à lui-même, comme les lois de l’accroissement des plantes, de la formation des écorces et du bois, l’observation des phénomènes que présente l’union de la greffe au sujet, la manière dont les racines et les branches se transforment en branches et en racines, les preuves du double mouvement de la sève, et, en grande partie du moirus, l’influence de l’air, de la lumière et du sol sur le développement, la vie et la nourriture des végétaux. Cet ouvrage, où il ne put s’empêcher cependant de répandre un grand nombre de remarques pratiques propres à éclairer les cultivateurs, n’était que la partie scientifique de ses traités sur les bois, sur les plantations, sur les arbres fruitiers, et de ses travaux sur l’agriculture.