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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/646

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ÉLOGE DE M. DUHAMEL.


ces deux classes d’êtres, également douées de l’organisation et de la faculté de se nourrir, de croître et de se reproduire, ne sont séparées l’une de l’autre (surtout dans les points extrêmes où elles semblent se toucher) que par des nuances à peine sensibles ; tandis qu’un intervalle immense sépare les êtres vivants de ces deux règnes, du reste des corps naturels, où l’on ne voit plus aucune organisation, où les individus ne jouissent point d’une force propre, et n’éprouvent d’action que par l’effet des causes générales, qui, réglées par des lois mécaniques, agissent sur leurs molécules ou sur leurs masses.

M. Duhamel examina d’abord si l’endurcissement et la formation des os, si leur réparation ne suivaient pas des lois semblables à celles qu’il avait assignées à l’accroissement des arbres ; et il établit, d’après une suite d’expériences, que les os s’augmentent par l’ossification des lames du. périoste, comme les arbres par l’endurcissement des couches corticales : les os, dans l’état de mollesse, s’étendent en tous sens, comme les jeunes branches des végétaux ; mais, parvenus à leur état de dureté, ils ne croissent plus, ainsi que les arbres, que par l’addition de ces couches successives. Cette organisation était incompatible avec l’opinion de ceux qui pensaient que les os croissaient par l’addition d’une matière terreuse, déposée dans les mailles du réseau organisé qui en forme la texture. M. Duhamel combattit cette opinion par une expérience ingénieuse ; il avait appris par une lettre de Hamsloane, président de la Société de Londres, que les os des jeunes ani-