différent pour chacune, qu’on n’aurait conçu, clans
toutes ces mêmes particules, une tendance réciproque
et suivant une loi générale, l’une de ces idées
paraissait toute naturelle, et l’autre était presque
une absurdité. Newton même n’a-t-il pas été obligé
de parler aussi de ce fluide, dont il n’est plus enfin
question, grâce à la métaphysique de Locke, que nous
avons portée dans les sciences, et plus encore peut-être
parce que nos premières études nous familiarisent
avec l’idée de la gravitation universelle ?
La dioptrique, devenue une science entre les mains de Descartes, occupa beaucoup Huyghens dès sa jeunesse : lorsque Newton eut découvert la différente réfrangibilité des rayons, le géomètre hollandais ne dédaigna point de se rendre disciple d’un étranger plus jeune que lui, et crut qu’il lui serait plus glorieux d’ajouter aux découvertes de Newton, que d’en suspendre le succès par ses objections.
Huyghens ne se borna point à la théorie de cette science ; il daigna en perfectionner la pratique, et elle lui valut le plaisir de découvrir, avec des lunettes dont il avait taillé les verres, le quatrième satellite de Saturne, celui des cinq satellites de cette planète qui ait été aperçu le premier ; et il a prouvé qu’en supposant Saturne entouré d’un anneau plat et toujours séparé de lui, on pouvait expliquer les apparences singulières qu’il avait observées le premier.
L’honneur de découvrir les autres satellites de Saturne était réservé à l’illustre Cassini. Huyghens ne chercha pas même à les voir ; on aura peine à croire par quelle raison : cet homme célèbre tenait