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ÉLOGE DE ROEMER.


de source quelques morceaux, où, parmi un petit nombre d’observations intéressantes, on trouve trop d’explications, fondées sur cette mauvaise physique qui n’était pas encore absolument passée de mode.

Charas était bon littérateur. Les docteurs de Salamanque et les jacobins de Madrid admirèrent la facilité et l’élégance avec lesquelles il parlait la langue latine. Ce suffrage ne prouve peut-être pas beaucoup en sa faveur ; mais, dans sa jeunesse, il avait fait sur la vipère un poème latin qui eut une grande réputation.

Il mourut en 1698.

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ÉLOGE DE ROEMER [1].

Souvent l’observation d’un phénomène suffit pour rendre immortel le nom de son auteur, et c’est avec justice. Le hasard ne préside pas plus à ces découvertes qu’à celles qui sont le fruit des méditations les plus profondes.

Les effets généraux de la nature ne se présentent jamais immédiatement, et le bonheur de les voir n’arrive qu’à des hommes supérieurs. Laissons donc la médiocrité et l’envie se consoler, en attribuant au hasard le succès du génie, et sachons rendre justice à celui qui a découvert et mesuré le mouvement successif de la lumière.

  1. Voyez le Recueil des œuvres de Leibnitz, par M. du Temps.