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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 2.djvu/99

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ÉLOGE DE ROEMER.


connu qu’une partie des variations des étoiles ne pouvait s’expliquer que par la nutation de l’axe de la terre, et il se croyait en état d’en donner une théorie confirmée par les observations. Une autre partie de ces variations, celle qui est connue sous le nom d’aberration, s’explique en supposant à la lumière des étoiles le mouvement progressif qu’il avait lui-même découvert. Il était aussi près de cette hypothèse que de celle de la parallaxe ; pourquoi donc supposer qu’il eût préféré cette seconde hypothèse, tandis qu’elle était contraire à ses propres observations, et que la première était d’accord avec elles ?

Au reste, depuis la découverte de Bradley, les astronomes paraissent avoir abandonné la recherche de la parallaxe. L’effet que l’attraction des planètes sur la terre produit dans le mouvement de son axe, n’est pas assez bien connu pour que l’on puisse démêler, parmi les petites variations qu’on pourrait observer dans les fixes, ce qui appartient à la parallaxe ou à l’attraction.

Qu’il me soit cependant permis d’observer ici que, s’il y a quelque moyen de connaître cette parallaxe, ce sera peut-être en comparant entre elles les variations d’étoiles de différentes grandeurs, et pour lesquelles la parallaxe doit être différente. En effet, le changement que le mouvement de l’axe de la terre peut faire apercevoir dans la position apparente des fixes étant donné pour une, l’est pour toutes les autres ; par conséquent, si on observe un changement différent pour des étoiles différentes, il faudrait l’attribuer à la parallaxe ou à un mouvement propre.