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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/104

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ÉLOGE DE M. D’ALEMBERT.


teressant pour les philosophes de voir, dans les objets soumis au calcul, des questions très-compliquées résolues avec facilité et d’un trait de plume ; tandis que les vérités, en apparence les plus simples, exigent un appareil singulier de preuves établies sur des théories savantes dont on n’avait pas encore la première idée, longtemps après que ces vérités, déjà découvertes et admises par tous les savants, étaient devenues d’un usage universel et commun.

C’est dans les opuscules mathématiques de M. D’Alembert, que l’on trouve et ses travaux sur la théorie des lunettes achromatiques et ses recherches sur plusieurs points d’optique ; il y démontre la fausseté de l’hypothèse où l’on ne suppose dans la lumière solaire que sept rayons différemment réfrangibles, quoique le spectre allongé par le prisme reste continu ; il y remarque que nous rapportons les objets, non à leur vraie direction, mais à celle du rayon qui, perpendiculaire au fond de l’œil, exerce sur cet organe une force plus grande.

Le calcul des probabilités occupe une partie importante de ces opuscules ; et si ce calcul s’appuie un jour sur des bases plus certaines, c’est à M. D’Alembert que nous en aurons l’obligation.

Il expose dans ses recherches comment, si de deux événements contraires l’un est arrivé un certain nombre de fois de suite, on peut, en cherchant la probabilité que l’un de ces deux événements arrivera plutôt que l’autre, ou la trouver égale pour les deux événements, ou la supposer plus grande, soit en faveur de celui qu’on a déjà obtenu, soit en faveur de