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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/239

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ÉLOGE DE M. GUETTARD.


sensibilité délicate ont cru l’éprouver quelquefois, et on était tenté souvent de la confondre avec l’effet moral des distractions, même involontaires, que produit le sens de la vue, et qui paraissent soulager nos maux, parce qu’elles nous les font oublier. Mais dans ce moment où l’opinion que la substance de la lumière peut se combiner avec les corps, et devenir un de leurs éléments, commence à être mise au rang des vérités chimiques, la réalité de cette influence de la lumière sur les corps animés est devenue plus probable, et elle offre, à ceux qui voudraient en faire l’objet de leurs recherches, l’espérance doublement séduisante de parvenir à des résultats singuliers, et de trouver des vérités utiles.

M. Guettard eut encore ici le mérite de substituer dans la botanique une suite d’expériences précises, et capables d’éclairer sur un phénomène important de l’économie végétale, à de simples aperçus, dont on s’était contenté jusqu’à lui.

La botanique, qui avait été la première passion de M. Guettard, parut au bout de quelque temps céder presque entièrement la place à la minéralogie. Connaître les éléments dont sont composées les substances minérales répandues sur la surface du globe, ou enterrées dans son sein à différentes profondeurs ; apprendre à distinguer, d’après leur forme, ou des qualités extérieures faciles à saisir, les corps simples ou composés, formés par ces différentes substances ; observer de quelle manière ces matières se trouvent disposées sur le globe, tantôt rassemblées en grandes masses, tantôt confondues