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ÉLOGE DE L'HÔPITAL.


mais l’espérance du bonheur des hommes, la douceur d’y avoir contribué, les suivront jusqu’à la mort ; et le bien qu’ils auront fait subsistera encore lorsqu’il ne restera plus du méchant que le mépris attaché à son nom.

Ô l’Hôpital ! dans un siècle plus heureux, les fruits de tes travaux, immortels comme ta gloire, auraient formé dans la postérité les vengeurs des peuples et les restaurateurs des nations ; mais il ne reste de toi que l’exemple de ton courage. Puisse cet exemple, puisse la vue de ce monument que t’érige un citoyen digne, comme toi, de faire entendre la vérité au cœur des rois[1], former parmi nous des hommes qui te ressemblent, et produire, dans une nation peut-être plus énervée encore que corrompue, ces vertus fortes et courageuses, qui seules ont le pouvoir de changer la face de la terre, et d’en chasser à la fois le crime et le malheur !

  1. M. le comte d’Angiviller, directeur général des arts, bâtiments et manufactures royales, a fait faire, aux frais du roi, la statue du chancelier de l’Hôpital.
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