zèle aveugle des amis de Pascal ait fait à sa mémoire. Cet homme célèbre avait jeté sur le papier les idées qui se présentaient à son esprit. Il s’en trouve un grand nombre qu’il est bien étrange de voir sortir de la même tête, qui avait trouvé le secret de peser l’air, et d’assujettir au calcul les effets du hasard. Ce sont ces pensées que les éditeurs ont rassemblées avec le plus de soin, dans le dessein, non d’en faire honneur à Pascal, mais de donner de la valeur à des misères scolastiques, ou mystiques, en les appuyant du nom de cet homme célèbre.
De telles pensées auraient nui à la réputation de Pascal, et à sa cause même, si quelque chose pouvait leur nuire. J’ai donc cru qu’il serait utile de faire, des pensées de Pascal, une édition nouvelle, où l’on supprimerait beaucoup de ces pensées[1], et où l’on en ajouterait quelques-
- ↑ Je doute que ceux qui s’intéressent à la mémoire de Pas-
Il avait un amour sensible pour l’office divin, et surtout pour les petites heures.
Il s’était procuré un almanach pour toutes les menues dévotions qui se pratiquent dans les églises.
Enfin, cet homme, dont la santé eût été si utile à ses semblables, préférait d’être malade, parce que, disait-il, la maladie est l’état naturel d’un chrétien ; comme si l’état d’un chrétien était de n’être bon à rien.