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PRÉFACE.


il faudrait les croire et les pratiquer toutes à la fois, ce qui pourrait devenir embarrassant. Cet argument suppose encore qu’on est maître de croire ce qu’on a intérêt de croire : cela n’arrive que trop souvent dans la conduite de la vie ; mais il n’en faut pas faire une règle de philosophie. La religion chrétienne a tant d’autres preuves, quelle doit en rejeter une que toutes les religions intolérantes et cruelles peuvent employer avec un égal avantage. Ainsi, je n’ai pas craint de placer, à la suite de ce recueil de Pascal, une réfutation peu connue, qu’on attribue à M. de Fontenelle, et où l’on semble reconnaître sa philosophie et son style.

Il ne me reste plus qu’un mot à dire.

J’ai parlé beaucoup de moi dans cette préface, sans recourir ni au pluriel ni à la troisième personne.

L’usage de supprimer le moi, que l’austérité janséniste a introduit, me paraît plus propre à embarrasser le style qu’à montrer la modestie de l’auteur. On ne peut, d’ailleurs, me soupçonner de vanité. Je ne me nomme point ; et, en parlant de moi, on ne sait pas de qui je parle.

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