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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 3.djvu/600

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ÉLOGE DE PASCAL.


plus bas que dans la plaine, parce qu’alors la colonne d’air qui pèse sur le mercure serait devenue plus courte. Pascal, avant de tenter cette expérience, qui demandait des apprêts considérables, en imagina une non moins convaincante. Près de l’extrémité supérieure d’un baromètre simple, dont le haut du tube était fermé avec un bouchon, Pascal avait scellé un tuyau coudé, communiquant par la partie supérieure de sa plus petite branche avec le haut du baromètre ; la plus haute branche était fermée hermétiquement, et le coude était rempli de mercure, qui se tenait de niveau dans les deux branches, tandis que dans le baromètre il était élevé de vingt-sept pouces au-dessus. Ainsi, l’on voyait le mercure de niveau toutes les fois que la colonne d’air pesait ou ne pesait pas en même temps sur les deux surfaces du mercure ; au lieu que, toutes les fois que l’air ne pesait que sur une des deux surfaces, le mercure s’élevait dans l’autre branche au-dessus du niveau.

Encouragé par ce succès, Pascal voulut encore essayer dans sa maison, et sur le clocher de Saint-Jacques-du-Haut-Pas, l’expérience que Descartes lui avait proposée : il vit qu’elle avait un succès sensible ; alors il se détermina, pour achever de lever tous les doutes, à la répéter sur une montagne d’Auvergne, haute de cinq cents toises. Perrier, son beau-frère, l’exécuta d’après ses instructions ; car l’admiration qu’inspirait le génie de Pascal avait subjugué toute sa famille et il avait fait de tous ses parents des physiciens et des savants aussi facilement que dans la suite il en fit des jansénistes et des dévots. La même