plusieurs héros grecs, regardés comme des hommes
vertueux, ont passé pour s’être livrés à ce vice, et
chez les Romains, on ne le voit attribué à aucun de
ceux dont on nous a vanté les vertus ; seulement il
paraît que chez ces deux nations on n’y attachait ni
l’idée de crime, ni même celle de déshonneur, à
moins de ces excès qui rendent le goût même des
femmes une passion avilissante. Ce vice est très-rare
parmi nous, et il y serait presque inconnu, sans
les défauts de l’éducation publique.
Montesquieu prétend qu’il est commun chez quelque nations mahométanes, à cause de la facilité d’avoir des femmes ; nous croyons que c’est difficulté qu’il faut lire.
On trouve dans un livre de Pierre d’Ancre dédié à Sillery, chancelier sous Henri IV, des détails très-curieux sur les sorciers. Ce Pierre d’Ancre avait eu l’imbécillité et la barbarie d’en faire brûler un grand nombre. La plupart avouaient dès les premiers interrogatoires. Quoique interrogés à paît, ils s’accordaient sur les circonstances des soupers qu’ils avaient faits avec le diable. Les ragoûts étaient noirs. Les femmes qui avaient eu ses faveurs convenaient : Quod diaboli membrum esset nigram rigidum, quasi ferreum, squammisi duris involutum ; quod diaboli sperma esset frigidum, glaciale. Voilà de singulières propriétés
- ↑ Voltaire, tome XXIX, p. 296.