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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 4.djvu/441

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SUR VOLTAIRE.

auraient eu le malheur d’être philosophes et d’avoir des doutes sur la religion de Babylone, eussent pu troubler cet acte de piété. C’était donc dans quelque lieu voisin du temple, destiné à cet usage, et consacré à la déesse. Si ce n’était point dans l’église, c’était au moins dans la sacristie.

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HOMMES.


Sur la multiplication du nombre des hommes [1].


Le nombre des hommes croît et diminue indéfiniment, en raison des subsistances, en faisant abstraction des accidents passagers ; parce qu’un homme et une femme étant en état d’avoir des enfants, pendant environ vingt-cinq ans, il doit, si ces enfants sont bien nourris, y en avoir, en prenant un terme moyen, beaucoup plus de deux par ménage qui vivent assez longtemps pour établir, à leur tour, une génération nouvelle. Il n’est donc pas étonnant que dans un pays où les subsistances sont très-abondantes, le nombre des hommes double à chaque génération ; c’est ce qu’on a observé depuis environ un siècle dans les colonies anglaises de l’Amérique. Cette progression s’arrête quand les subsistances deviennent moins communes ; mais comme plus il y a d’hommes, plus ils cultivent, la progression doit seulement diminuer, lorsque la totalité des terres d’une culture peu difficile est mise en valeur.

  1. Voltaire, tome XIX, p. 420.