d’êtres nouveaux, ayant la conscience distincte du
moi comment ce sentiment peut cesser d’exister
sans que rien soit anéanti, se réveiller après avoir
été suspendu pendant des intervalles plus ou moins
longs, etc., etc.
Il ne peut y avoir aucune autre différence entre le despotisme et la monarchie, que l’existence de certaines règles, de certaines formes, de certains principes, consacrés par le temps et l’opinion, et dont le monarque se fait une loi de ne pas s’écarter. S’il n’est lié que par son serment, par la crainte d’aliéner les esprits de sa nation, le gouvernement est monarchique ; mais s’il existe un corps, une assemblée, du consentement desquels il ne puisse se passer lorsqu’il veut déroger à ces lois premières ; si ce corps a le droit de s’opposer à l’exécution de ses lois nouvelles, lorsqu’elles sont contraires aux lois établies ; dès lors il n’y a plus de monarchie, mais une aristocratie. Le monarque, pour être juste, est censé devoir respecter les règles consacrées par l’opinion, tandis que le despote n’est obligé de respecter que les premiers principes du droit naturel, la religion, les mœurs. La différence est moins dans la forme de la constitution que dans l’opinion des
- ↑ Voltaire, tome XLV, p. 356.