une banqueroute, et de manquer à ses engagements,
qui entraîne, de plus, avec elle, une injustice envers
un très-grand nombre de citoyens, même de ceux
qui ne sont pas créanciers de l’État, une secousse
dans le commerce, et du désordre dans la perception
des impôts.
Mais si, dans quelque État de l’Europe, on établissait un système plus raisonnable sur les monnaies, que celui qui est adopté chez presque toutes les nations, et qu’on fût obligé, pour donner à ce système plus de perfection et de simplicité, de changer la valeur de la livre numéraire, alors on éviterait les inconvénients dont nous venons de parler, et on se mettrait à l’abri de toute injustice, en déclarant que tout ce qui devait être payé en livres anciennes, ne pourrait être acquitté qu’en payant, non le même nombre de livres nouvelles, mais un nombre de ces livres qui représenterait un égal poids d’argent.
Voici maintenant en quoi nous croyons que devraient consister les changements dans les monnaies :
1° A rapporter toutes les évaluations en monnaies à un certain poids d’un seul des deux métaux précieux, à l’argent, par exemple, et à ne fixer aucun rapport entre la valeur de ce métal et celle de l’autre, de l’or, par exemple. En effet, toute différence entre la proportion fixée et celle du commerce, est une source de profit pour quelques particuliers, et de perte pour les autres.
2° A changer les dénominations et les monnaies, de manière que chaque monnaie répondît à un nombre exact des divisions de la livre numéraire