un plus grand espace. Il semble que la première force
peut être l’effet de celle qui produit la cohésion. Les
molécules d’un corps ont pris un certain ordre en
vertu de cette force ; vous changez cet ordre, en
pressant le corps, ou en le pliant ; si vous cessez
d’agir, les molécules dérangées de cet état, qui était,
relativement à cette force, l’état d’équilibre, tendront à s’y restituer. Quant à la force des substances expansibles, elle paraît inexplicable par la force d’attraction, par la tendance à l’équilibre d’un système de molécules qui s’attirent ; peut-être a-t-elle pour cause quelque propriété du feu encore inconnue. Du moins, comme la chaleur augmente cette force, et que le froid la diminue, comme le feu met dans l’état d’expansibilité des substances liquides ou solides, on ne peut nier qu’il n’agisse comme cause ou comme moyen dans les phénomènes que présente la force
expansive.
M. l’abbé Rochon a prouvé rigoureusement, par l’expérience, que, suivant la conjecture ingénieuse de M. D’Alembert, nous voyons les objets dans la direction de la perpendiculaire menée de l’objet au fond de l’œil : d’où il résulte que nous devons rapporter en haut l’objet dont l’image est tracée dans le bas de l’œil, et en bas celui dont l’image est tracée dans le haut de l’œil. Le jugement de l’âme n’est donc pas
- ↑ Voltaire, tome XXIX, p. 108.