Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/165

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d’un citoyen non gradué, etc. 155 Il y aurait plus d’émulation dans une classe d’hommes très-respectable, mais qui manque de ce ressort malheureusement encore nécessaire à notre faiblesse. En même temps que chacun craindrait de voir réformer ses jugements, il espérerait qu’une conduite qui annoncerait de l’exactitude, de l’hu- manité, parviendrait jusqu’à celui qui tient dans ses mains toutes les grandes récompenses et même celles de l’opinion. D’un autre côté, le prince connaîtrait mieux les lois qui gouvernent son peuple, et les magistrats auxquels il a confié cette partie de son pouvoir. 11 serait impossible que la dureté d’une instruction qui semble n’avoir pour but que de trouver un coupa- ble, qui , au lieu de chercher tous les moyens de con- naître la vérité , semble s’êtie ariangée pour avoir nécessairement à punir ou l’accusé ou les témoins, et couvre d’un voile impénétrable, pour les accusés, la procédure de laquelle dépendent leur honneur et leur vie; il serait impossible que la cruauté de nos supplices si indigne d’une nation civilisée, si oppo- sée à la douceur de mœurs qui caractérise les pre- mières classes de la nation , que la manière dont la peine de mort est prodiguée pour le vol , décernée pour des délits imaginaires, pour des fautes de utiles, estimés dans l’Europe, de Rousseau et de l’abbé Raynal , et on supprime au greffe les rapsodies au moins très-inutiles de M. le Maître. On pend le prêtre Ringuet après lui avoir donné la question pour avoir mal parlé de Messieurs , et on renvoie de toute aecusation M. le Maître , qui a imprimé des libelles contre les ministres , etc., etc., etc.