Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/227

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contribuer à leurs progrès par des découvertes (ce qui d’ailleurs ne peut être vrai que de ces découvertes du premier ordre qui exigent une longue méditation et une force de tête extraordinaire), pourquoi celles des femmes, dont la vie ne doit pas être remplie par l’exercice d’une profession lucrative, et ne peut l’être en entier par des occupations domestiques, ne travailleraient-elles pas utilement pour l’accroissement des lumières, en s’occupant de ces observations, qui demandent une exactitude presque minutieuse, une grande patience, une vie sédentaire et réglée ? Peut-être même seraient-elles plus propres que les hommes à donner aux livres élémentaires de la méthode et de la clarté, plus disposées par leur aimable flexibilité à se proportionner à l’esprit des enfants qu’elles ont observés dans un âge moins avancé, et dont elles ont suivi le développement avec un intérêt plus tendre. Or, un livre élémentaire ne peut être bien fait que par ceux qui ont appris beaucoup au-delà de ce qu’il renferme ; on expose mal ce que l’on sait, lorsqu’on est arrêté à chaque pas par les bornes de ses connaissances.

IL EST NÉCESSAIRE QUE LES FEMMES PARTAGENT L’INSTRUCTION DONNÉE AUX HOMMES.

1o Pour qu’elles puissent surveiller celle de leurs enfants.

L’instruction publique, pour être digne de ce nom, doit s’étendre à la généralité des citoyens, et