Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/243

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représenterait une écriture facile, on pourrait enseigner à la fois l’une et l’autre de ces connaissances, ce qui épargnerait aux enfants du temps et de l’ennui. L’action d’imiter les lettres à mesure qu’on leur apprendrait à les connaître, les amuserait, et ils en retiendraient les formes plus aisément. D’ailleurs, dans la méthode actuelle, on est obligé d’apprendre séparément à lire l’impression et l’écriture.

2o  Connaissances élémentaires contenues dans le livre de lecture. Explication des mots donnée par le maître.

Au lieu de remplir les livres dans lesquels on apprend à lire de choses absolument inintelligibles pour les enfants, ou même écrites dans une langue étrangère, comme la coutume en a été introduite dans les pays de la communion romaine, par la superstition, toujours féconde en moyens d’abrutir les esprits, on emploierait à cet usage des livres dans lesquels on renfermerait une instruction appropriée aux premiers moments de l’éducation.

Il est impossible de s’entendre en lisant les phrases même les plus simples, si l’on n’est pas en état d’en pouvoir lire couramment les mots isolés ; autrement l’attention est absorbée par celle dont on a besoin pour reconnaître les lettres ou les syllabes. La première partie de ce livre doit donc contenir une suite de mots qui ne forment pas un sens suivi. On choisirait ceux qu’un enfant peut entendre, et dont il est inutile de lui donner une intelligence