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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/275

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Il est une partie de la mécanique qu’il serait nécessaire de joindre à cette instruction c’est celle qui apprendrait à résoudre ce problème : l’effet que l’on veut obtenir étant donné, trouver une machine qui le produise. La mécanique des machines n’apprend en général qu’à en calculer les forces et le produit ; celle-ci apprendrait à appliquer les moyens mêmes aux effets. Ainsi, par exemple, on montrerait comment, ayant une force qui agit dans une direction, on peut lui faire produire un effet dans une autre, ou comment celle qui est toujours dirigée dans le même sens peut agir alternativement dans deux sens opposés ou donner un mouvement circulaire ; comment, avec une force d’une petite intensité, on peut vaincre une grande résistance, ou communiquer un mouvement rapide avec celle qui n’a qu’une action lente ; comment on peut obtenir un mouvement toujours uniforme, même quand il dépend d’une force irrégulière, et rendre constante l’action de celle qui tend à s’accélérer ou à se retarder. On pourrait aller même jusqu’à étendre cette méthode à des métiers très simples ; par exemple, après avoir fait observer en quoi consiste une toile, on chercherait la machine avec laquelle on peut la produire. Cette manière analytique de considérer les machines en rendrait l’étude plus piquante et surtout plus utile. On connaîtrait les motifs de la construction de celles qu’on emploie journellement ; on apprendrait à trouver les moyens ou de les corriger ou d’en varier l’usage. Le génie de la mécanique, asservi dans cette instruction à une marche méthodique,