Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/290

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currence, de soumettre la puissance publique à la censure de la raison des hommes éclairés. Ainsi, n’excluant rien de ce que les parents veulent faire apprendre, elle doit borner aux connaissances les plus directement, les plus généralement utiles, l’enseignement qu’elle a revêtu en quelque sorte d’une sanction nationale.

Nécessité d’insister sur l’étude de l’arithmétique politique.

je n’entrerai ici dans aucun détail sur l’enseignement des diverses sciences qui font partie de l’instruction : il suffit d’avoir indiqué le but qu’on se propose en les enseignant, pour que ceux qui les ont approfondies voient aisément ce qu’il convient d’y comprendre. Je n’insisterai que sur une seule science, l’arithmétique politique, à laquelle il faudrait donner ici une grande étendue. En effet, cette instruction, que nous appelons générale, est cependant aussi l’instruction particulière qui convient à ceux qui se destinent aux fonctions publiques : elle n’est vraiment l’instruction commune que parce que tous les citoyens doivent être appelés à ces fonctions, doivent être rendus capables de les remplir. (Voy. Ier Mémoire.) Ainsi tout le monde concevra aisément l’importance de l’enseignement des sciences politiques proprement dites ; mais on connaît moins l’utilité, j’ai presque dit la nécessité de celle-ci, parce qu’elle est encore trop peu répandue, et qu’elle exige la combinaison de deux espèces de connaissances qui