Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/370

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une leçon et répondraient aux questions qui leur seraient proposées.


Il est nécessaire d’enseigner les moyens de s’instruire soi-même par l’observation, et surtout la pratique des observations météorologiques.


Mais il ne suffit pas d’avoir multiplié les moyens de s’instruire par l’observation, si l’on n’y joint point des leçons sur l’art et les moyens d’observer. Bergmann en a donné un modèle pour la minéralogie : on en trouvera d’autres dans les ouvrages des botanistes pour la manière d’observer les plantes ; et il ne serait pas difficile de mettre les principes vraiment essentiels de cet art à la portée de tous les esprits. On insisterait sur celui de faire les observations météorologiques. L’influence des variations de l’atmosphère sur les productions de la terre, sur la santé des hommes, sur le succès même de plusieurs opérations des arts, rend ces observations très importantes. Il est vraisemblable que nous ne sommes pas éloignés du temps où il deviendra possible de prévoir ces variations, non pas avec l’exactitude et la précision des prédictions astronomiques, mais avec une probabilité assez grande pour qu’il soit beaucoup plus utile de prendre ces conjectures pour règle, que de s’abandonner au hasard. Ces sortes de prédictions ne sauraient être générales ; mais, suivant la nature des phénomènes, elles peuvent embrasser des espaces plus ou moins grands. Ainsi, on prédirait avec une égale justesse le temps qu’il doit